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Un souffle frais et léger

  • Photo du rédacteur: Nathalie Barre Tricoire
    Nathalie Barre Tricoire
  • 19 juil. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juil. 2020

Chronique de juillet 2020

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Aux heures chaudes de l’été, après une parenthèse inédite de confinement, me voilà saisie d’une envie de légèreté et de fraîcheur.


Retrouver ses collègues de travail après avoir été à distance pour un grand nombre d’entre nous, n’est-ce pas l’occasion de reconsidérer son quotidien professionnel pour qu’il apparaisse différent, moins lourd et moins sérieux. Ne peut-on pas laisser entrer un peu d’humour au sein de l’entreprise et dans nos relations aux autres pour supprimer ce qui parfois nous sépare ?


Pendant la période de confinement, ce « manque de relations directes » exprimé par une majorité a révélé l’importance des interactions permanentes avec les autres dans le travail qui n’est pas simplement l’accomplissement d’une mission.


Et pourtant, c’est bien cette interaction qui peut parfois « polluer » notre existence, créer du stress, susciter incompréhensions et ressentiments et qui, au bout du compte, nous fait considérer le travail exclusivement comme une contrainte.


Plus on se côtoie et plus les tensions faites de petites choses, les difficultés créées par des petites phrases érigent des barrières entre les personnes et les équipes.

Et si on apprenait à pratiquer l’humour, la légèreté et la mise à distance des critiques ou des ressentiments ? Si on s’amusait à observer de l’extérieur la vie parfois surréaliste mais bien réelle du monde du travail ?


Comme l’exprime Serge Grudzinski, consultant en management et auteur de « Laugh to lead. Quand le rire soigne, débloque, motive les entreprises », « dès que les gens sont bien ensemble, ils rient et dès que les gens rient, ils sont bien ensemble ».

Une enquête réalisée par Opinonway montre que près de 90 % des Français considèrent que l’humour est essentiel à la vie en société.


Mais l’entreprise est souvent considérée comme un « endroit où l’on se doit d’être sérieux » et où « on ne rigole pas ». Le rire qui est pourtant le « propre de l’homme » n’y est-il pas à sa place ?


Le monde professionnel serait-il un monde « à part » ? Un monde où l’on considérerait que professionnalisme et efficacité ne peuvent être conjugués avec le plaisir de rire ensemble.


Au contraire, l’humour pratiqué à bon escient et par tous dans l’entreprise est le signe d’une entreprise humaine, dans laquelle il fait bon vivre. Ériger « l’humour » comme « une valeur » de l’entreprise n’est pourtant pas encore très fréquent !


Une enquête menée par David Autissier (chercheur en science de gestion et de management) et Elodie Arnéguy (consultante en conduite du changement et en management) conclut que pour 96 % des salariés interrogés, l’humour est indispensable, très important ou important dans les relations professionnelles. Dans les faits toutefois, 63 % estiment que l’humour n’est pas suffisamment mobilisé au travail.


En abolissant les barrières entre les individus, on remet en cause la hiérarchie de l’entreprise et…sans doute, inconsciemment, l’obéissance à un système. Guy Bedos avait d’ailleurs bien compris ce que signifiait l’absence d’humour : « l’inverse de l’humour, ce n’est pas le sérieux, c’est la soumission ».


L’humour apporte la dose nécessaire de prise de recul sur les situations pour les traiter plus sereinement et surtout dans le calme. Le « bon humour » permet la « bonne humeur ». Il met à égalité chacune et chacun y compris dans la relation de travail si bien qu’il facilite l’émergence d’idées nouvelles, la résolution des problèmes par la créativité et le sentiment d’un collectif fort et d’un plaisir partagé.


L’humour doit réunir et être un vecteur universel de liens ce qui signifie qu’il s’appuie sur des situations collectives, des travers communs à tous et fréquents en entreprise. Il ne doit pas être fait pas au détriment d’un individu ce qui serait alors de la moquerie, du cynisme et de l’atteinte à la personne.


L'humour, c’est le « zeste » d’enthousiasme qui motive une équipe autour d’un projet, un ingrédient de performance et d’efficacité puissant et la construction de liens durables entre les individus par la création d’une histoire dont on se souvient des bons moments.


Marco Sampietri, professeur à l’université Bocconi de Milan, revendique les bienfaits de l’humour : « parmi les effets les plus positifs, on retrouve l’affirmation d’un leadership, l’amélioration du moral et de la cohésion de l’équipe, la résolution des problèmes et la capacité à faire accepter les changements ».


Ce qui importe le plus, n’est-ce pas la manière de mener sa mission autant que la mission elle-même ? Ce souffle de légèreté et de fraîcheur ne donne-t-il pas à chaque travail son « utilité sociale » ?

Prenez soin de vous, ensemble, prenons soin de tous.












 
 
 

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