L'impression d'une douce lumière

Chronique de janvier 2022

En ces premiers jours de cette nouvelle année, je vous souhaite à vous toutes et tous, pour vos familles et vos amis, une très bonne année 2022.

Je ne peux m’empêcher de sourire en pensant au concept « VUCA », développé il y a maintenant une vingtaine d’années, signifiant que le monde était volatil, incertain, complexe et ambigu (Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity). Ce terme est apparu en 1998 dans le livre « Strategic Leadership Primer » publié par l’United States Army War College, à la fin de la guerre froide qui créait une situation inédite et demandait donc une « adaptation » des positions des deux puissances adverses.

Le monde « VUCA » a ensuite été repris par les entreprises pour décrire leur environnement et les impacts sur la stratégie et la prise de décision. Il s’en est suivi, comme souvent, une méthodologie pour mieux gérer ces caractéristiques et accroître l’efficacité des collaborateurs. Il fallait « manager et décider autrement »…dans l’incertitude….

Avec la crise sanitaire, je m’interroge sur l’environnement actuel tant le brouillard s’est épaissi et la visibilité raccourcie…

Pourtant, si on prend un peu de recul, on sait bien que l’avenir est par définition inconnu et donc incertain… et que certaines décisions, plus que d’autres, revêtent un caractère vital notamment lorsqu’il s’agit de vies humaines. L’incertitude est constitutive de l’exercice de la médecine générale, par exemple, et la « tolérance » de cette incertitude fait l’objet d’enseignements et de recherches spécifiques depuis déjà de nombreuses années. Car cette incertitude est plurielle et « relève à la fois des limites des connaissances de la médecine mais aussi des propres limites en tant que médecin » (Renée Claire Fox, sociologue américaine spécialisée en sociologie de la médecine). Il faut alors, face à un patient, « trouver une façon d’être capable de ne pas savoir ».

Car, en effet, il semble vain de combattre l’incertitude. Il faut agir dès lors avec humilité, bon sens, parier sur la confiance, sur l’intelligence collective et la confrontation des points de vues, sur le discernement, sur le doute raisonnable.

Et comme l’évoque Herminia Ibarra, économiste cubaine et professeure de comportement organisationnel à la London Business School, pour faire avancer le collectif, il faut des personnes pratiquant le dialogue avec des interlocuteurs variés pour favoriser la diversité des idées, des personnes empathiques avec autrui, « capables d’écouter et d’utiliser leur humanité pour entrer en interaction avec les autres », et instaurant un climat de confiance pour partager les informations et laisser s’exprimer les points de vue. La raison laisse alors un peu plus de place à l’intuition, l’impression et l’émotion…on n’agit plus seul mais avec les autres, pas seulement avec sa tête mais aussi avec son cœur.

Si l’année 2022 apparaît encore voilée d’une brume impressionniste, continuons à rêver de lumière et d’avenir avec une idée claire du chemin, car comme l’écrit Bernanos, « L’avenir est quelque chose qui se surmonte : On ne subit pas l’avenir, on le fait ».

Mes meilleurs vœux pour 2022 à vous toutes et tous qui me lisez ! Merci