top of page
Rechercher

"Liberté, égalité, fraternité"

  • Photo du rédacteur: Nathalie Barre Tricoire
    Nathalie Barre Tricoire
  • 21 août 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 août 2020

Chronique d'août 2020


ree


Les valeurs de « liberté, égalité, fraternité » sont des conditions nécessaires pour vivre ensemble en société. Elles fondent les principes de notre république et sont inscrites à l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme.

Elles portent une conception de l’homme, sont interdépendantes et forment donc un tout, socle d’un idéal qui doit rassembler.


Chaque entreprise est une communauté d’hommes réunis autour d’une finalité qui dépend du travail de chacun mais dépasse chacun. Cette « vie commune » impose des règles et des valeurs pour que chacun puisse « accomplir sa mission » et « s’accomplir lui-même » parallèlement.


L’application de ces principes universels dans l’entreprise ou dans la pratique managériale ou même, plus simplement, dans la relation entre les personnes implique de les définir (ou les redéfinir) au regard de l’organisation et de les faire vivre concrètement…ce qui ne va pas toujours de soi !


A chaque planification stratégique, nous nous posons les questions de la mission de l’entreprise, de sa vision à moyen terme et de ses valeurs, indispensables pour la réalisation de la mission et de la vision.


Ne pourrait-on pas, dès lors, « réinventer » ou « repenser » les valeurs de l’entreprise au travers des valeurs fondatrices de notre société ?


« Par son travail, l’homme apprend, développe ses facultés, sort de lui-même, se dépasse. Ainsi, il contribue aussi à développer la société par son propre progrès » (« Le travail invisible » par Pierre-Yves Gomez, économiste et enseignant à l’EM Lyon Business School).


Pierre-Yves Gomez le souligne aussi : « le management doit tenir compte des trois dimensions du travail : la dimension subjective – ce que vit la personne dans son travail (Pourquoi), la dimension objective – qui aboutit à une production (Quoi), et la dimension collective car le travail conduit à être en relation avec d’autres (Avec qui/Pour qui) ». Pour cela, le manager doit veiller à créer des conditions favorables à l’épanouissement des collaborateurs. Ces trois dimensions forment la relation entre performance et utilité sociale et se retrouvent assez nettement dans les valeurs républicaines.


Liberté : elle s’exprime dans un environnement de confiance et de responsabilité. Elle permet l’initiative, l’échange et le partage d’idées à tous les niveaux de l’organisation.


Elle encourage l’esprit critique et le questionnement qui se traduisent par un progrès collectif. Elle impose un respect mutuel quelle que soit la fonction occupée mais aussi le respect de l’organisation et des règles de fonctionnement dès lors qu’elles sont comprises et permettent d’agir « ensemble ».


Cette liberté est révélée d’autant mieux que l’écoute, l’attention à l’autre et le débat font partie des processus de décision, que la finalité de l’entreprise est comprise par tous et que chaque action individuelle y trouve sa place. Elle ne va pas sans contrainte car vivre ensemble, c’est aussi arbitrer en raison et responsabilité, dans un intérêt qui, parfois, dépasse ses propres réflexions.


Le management est la courroie de transmission de cette confiance qui se traduit par la responsabilisation, l’accompagnement, l’encouragement et la reconnaissance du travail de ses collaborateurs. Le manager doit être « au service » de ses collaborateurs et non l’inverse (concept de « servant leadership » développé dans les années 70 par Robert Greenleaf) pour que soit donné un sens à l’exécution du travail.


Egalité : égalité des droits, égalité dans la dignité, égalité dans ce que nous sommes. Altérité dans la relation. La réalisation du dessein de l’entreprise est le fruit d’un travail commun.


Ce n’est pas une « hiérarchie d’importance » qui, selon la fonction occupée ou la rémunération obtenue pourrait conduire à croire que l’un est plus « important » que l’autre, « compte plus que l’autre » mais une somme de compétences plurielles.

Chaque personne est unique et également respectable.


Pas plus le dirigeant ou le manager que le collaborateur ne peut revendiquer seul la réussite de l’entreprise.


La répartition des tâches, les délégations et la discipline collective créent une subordination nécessaire des uns aux autres mais ne doivent pas être confondues avec une relation de « soumission » ou de « dominant/dominé ».


Fraternité : parce que l’homme est un être de relations et que le travail met en relation les personnes.


Parce que la réussite du travail en équipe repose sur l’entraide et l’enrichissement mutuel. Les processus définissent les règles de coordination entre les individus au sein de l’entreprise mais bien plus efficace que la coordination est la coopération entre les personnes.


Quand il y a cette coopération et cet esprit d’équipe, l’implication est bien plus grande et l’engagement bien plus puissant.


Là encore, le management a un rôle majeur dans cette « humanisation » de l’entreprise et la diffusion d’une culture de solidarité. La volonté dans l’action permet au collectif de dépasser le possible pour réaliser l’impossible. La reconnaissance mutuelle permet à chacun de construire l’avenir.


Au moment où nos exigences de citoyens ou de salariés sont de plus en plus fortes à l’égard de l’entreprise pour qu’elle participe encore davantage à la construction de la société, peut-être devrions-nous réfléchir à déclarer comme devise pour l’entreprise, les valeurs universelles de « Liberté, égalité, fraternité » !


Prenez soin de vous, ensemble, prenons soin de tous.












 
 
 

Commentaires


Rejoindre mes abonnés

Merci pour votre envoi !

Des mots en partage - décembre 2019

bottom of page