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"L'homme est un roseau pensant" Blaise Pascal

  • Photo du rédacteur: Nathalie Barre Tricoire
    Nathalie Barre Tricoire
  • 3 janv. 2020
  • 3 min de lecture

Chronique de janvier 2020












C’était lors d’une balade estivale, au détour d’un sentier en bord de mer.

Sur une stèle posée en hommage aux soldats canadiens morts lors de la seconde guerre mondiale, on pouvait lire : « La paix et la liberté ne sont jamais acquises ». Bien sûr, cette gravure parle de notre Histoire et invite à un devoir de mémoire.

Mais, à mes yeux, elle a aussi pris une résonance particulière au regard de notre époque contemporaine.


Notre environnement est caractérisé par un accès facilité à l’information aussi futile ou utile soit-elle. Une question ? Google nous donne la réponse. L’actualité ? en temps réel sur notre smartphone. Une absence de notifications pendant plus de 10 minutes ? une angoisse du « manque » et un sentiment d’isolement.


Notre environnement est aussi caractérisé par une abondance de communication, d’échanges et de partage d’avis sur presque tous les sujets possibles et avec tout le monde connecté.


Et cette simplification cache en définitive une complexité bien plus grande : la complexité des relations, celle de la connaissance qui débute par le savoir puis la compréhension et enfin, la réflexion qui conduit à la liberté et donc à la responsabilité. Comme l’écrit Victor Hugo : « Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité ».


A l’heure où les entreprises veulent être « libérées » (concept développé initialement par Tom Peters en 1993, 10 ans la publication de son ouvrage « le Prix de l’excellence » vendu à plus de 3 millions d’exemplaires) ou encore « apprenantes » (concept développé par Chris Argyris et Peter Senge dans leur livre « La 5ème discipline » publié en 1990), chacun doit revenir à l’essence même de ce que nous sommes : des êtres dotés d’une capacité de penser...et donc des êtres conscients de leur « fragilité ».


Les nouveaux modes organisationnels en entreprise se veulent plus simples. Développement de l’autonomie, prise d’initiative, collaboration pluridisciplinaire et résolution de problèmes à tous les niveaux bousculent à juste titre l’organisation fondée sur une structure hiérarchique bien établie avec un système de délégation et de pouvoir de décision formalisé.

Tout est fait en apparence pour que la liberté pleine et entière de chacun soit totale…au regard de l’efficacité et de la motivation ! Le savoir est à la portée de tous et la décision peut donc être prise par chacun dès lors que le « sens » (l’objectif) est donné. Chacun doit agir en s’interrogeant sur le « pourquoi » de son action au regard de la finalité et non plus exécuter strictement les consignes qui ne traitent que du « comment ».


Mais est-ce propre à une forme d’organisation ou à une pratique individuelle assise sur une confiance collective ? Est-ce le retour vers un individualisme plus grand au détriment d’un collectif plus riche ?


Un des risques est de penser savoir, de décider de manière autonome (parfois autoritaire) et de croire que seul, sans échanges contradictoires, et sans laisser le temps à l’expérience, on peut accéder à une « certaine forme » de vérité...

…ou encore et à l’opposé, de suivre finalement les courants de pensée sans trop se poser de questions, de ne plus douter, de ne plus être curieux d’apprendre et de préférer simplifier la complexité.


Car la réflexion et l’apprentissage demandent patience, remise en cause et partage. S’interroger est sans doute plus essentiel que répondre aux interrogations…ainsi en est-il de la dialectique socratique.


Que cette année 2020 permette à chacune et chacun de « penser grand » tout en restant humble, d’être audacieux, libre et responsable en évitant le conformisme mais surtout de garder un équilibre de pensée, gage de paix et de confiance individuelle, sans simplification ni complication face à la complexité !


Très bonne et belle année 2020 !








 
 
 

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