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La puissance de la parole

  • Photo du rédacteur: Nathalie Barre Tricoire
    Nathalie Barre Tricoire
  • 23 janv. 2020
  • 3 min de lecture

Chronique de février 2020


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C’est notamment par la parole que les hommes communiquent entre eux, expriment leurs pensées et engagent leurs actions. La parole dépend de ce qui nous a été transmis et de notre propre éthique personnelle.

Portée par la voix, la parole est la révélation de ce que nous sommes.


La parole peut être sincère, juste et fiable, ou trompeuse, mensongère et inappropriée. C’est un échange entre celui qui parle et celui qui écoute.

Parler façonne les relations, les sentiments et les émotions entre les individus car « parler, c’est échanger et c’est changer en s’échangeant » (Catherine Kerbrat-Orecchioni, linguiste française).


Parce que l’entreprise est une organisation qui rassemble des individus liés par un but, des valeurs communes et des moyens, le dialogue et la communication sont essentiels à la réalisation de sa finalité. Le projet de l’entreprise ne peut s’accomplir qu’après avoir été exprimé par ses dirigeants.

Par sa parole, l’entrepreneur donne du sens à l'activité et par la force de ses propos, valorise le rôle de chacun pour l’atteinte du but.


Au-delà de la direction donnée, l’entreprise est un lieu « codé » d’échanges, un lieu d’expression et de communication, d’interactions entre les individus et les différentes fonctions.

Encourager la prise de parole et l’écoute est une condition de performance et de confiance collective. C’est grâce à une parole libre, respectueuse et créatrice mais sans bavardage ni arrogance que la volonté de coopérer autour d’un objectif commun devient possible. Cette communication efficace favorise le partage des compétences et des connaissances, entraîne une bonne maîtrise et coordination de l’activité et stimule l’innovation.


Mais on ne peut nier la dimension systémique de l’entreprise et la nature des pouvoirs qui découle de la structure. L’impact et la fonction des mots ne sont pas les mêmes selon la fonction occupée, selon le rôle réel ou supposé de celle ou de celui qui les prononce. La parole est éphémère mais sa portée peut être indélébile.

La culture, les impératifs sociaux et les règles formelles qui régissent l’entreprise invitent donc chacun à une parole « ajustée », équilibrée et responsable.


A l’heure de la communication numérique et de la profusion des mots, les dirigeants doivent trouver les messages justes et singuliers pour raconter l’histoire de l’entreprise et de son projet collectif. La parole est le médiateur d’une vision cohérente et intelligible, qui s’adresse à la raison mais aussi au cœur. Et tout décalage entre le "discours" et la "réalité" vécue ou perçue par les différents acteurs internes ou externes à l'entreprise anéantira les efforts de formulation dans un "parler pour ne rien dire".


Le dirigeant a donc pour responsabilité de s’assurer de la bonne compréhension de ce sens exprimé dans toutes ses dimensions et par toutes les parties prenantes. Et, cette compréhension passe d’abord par l’écoute qui permet un enrichissement des points de vue et une meilleure verbalisation et clarté de la mission pour le développement d’un langage commun. Elle exige un effort pour s’accorder sur la définition et la signification des mots et éviter le vocabulaire « du moment », utilisé comme un faire-valoir de modernité alors qu’il est le plus souvent, flou et sans rapport avec la réalité de l’action quotidienne.

Dans son ouvrage, « le langage des dirigeants », Jeanne Bordeau (Fondatrice et Présidente de l’Institut sur la qualité de l’expression) insiste sur la « manière de dire » et le « choix des mots ». Il faut veiller, dit-elle, « à communiquer moins mais mieux » et le faire avec simplicité et sincérité pour ne pas sonner faux car « l’authenticité d’un langage émane de la collectivité de ceux qui le parlent ».


Ainsi, le dirigeant doit faire « bon usage » de sa parole car elle est le reflet de l’identité, de l’éthique et de la vision de l’entreprise. Sa parole est une parole d’action qui engage toute la collectivité. Elle doit être convaincante et ambitieuse, responsable et motivante, confiante et sincère.


A défaut, l’entreprise sans boussole sera un lieu de confusion, d’incompréhension et d’impossible communication à l’image de la Tour de Babel !














 
 
 

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